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Retour sur : la journée au Parc Naturel Régional d'Armorique Agrosbreizh

07 juin 2022 Association
Publié par Claire RAYNAUD
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Le samedi 23 Avril 2022 avait lieu la Journée au Parc Naturel Régional d'Armorique

Plus d'une vingtaine d'agros de tous horizons se sont déplacés, seuls, en couple, en famille ou entre amis depuis différents départements pour découvrir une partie du Parc Naturel Régional d'Armorique dans le Finistère sur cette sortie à la journée.

Retour en images

La matinée a commencé par une déambulation au coeur des Landes du Parc, accompagnés par l'animatrice Natura 2000 Harmonie Coroller, avec la présentation de l'activité d'une paysanne en cours d'installation, Sandrine Le Pinsec. L'occasion de découvrir comment le Parc accompagne les projets des entrepreneurs de son territoire, un paysage caractéristique et une activité spécifique : L'ELEVAGE DE MOUTONS LANDES DE BRETAGNE.

 

Sandrine élève en éco-paturage des moutons de la race rustique des Landes de Bretagne, à faible effectif. Leur pelage peut prendre des couleurs variées. Ils n’ont pas trop de problème de maladie ou de parasites. Ils s’alimentent avec des graminées, des bruyères, les jeunes ajoncs encore tendres et quelques légumineuses. Elle utilise 7 ha de Landes accessibles sur les 20ha mis à disposition.

L’accompagnement par le Parc est d’un an, renouvelable 2 fois maximum (3 ans en tout donc). Le type de parcelles qui peut être mis à disposition est un peu limité, ce qui peut gêner la dimension du test pour un système complet. Il lui manque une zone de repli avec prairies de légumineuses. De ce fait, elle doit acheter une partie de l’alimentation.

Le troupeau compte 90 mères allaitantes. L’agnelage a lieu en hiver. Les mâles sont séparés.
Le sevrage se fait naturellement et les agneaux sont séparés de leur mère après 6 mois. Elle n’a pas recourt au biberonnage des agneaux. L'engraissement se fait à l'herbe pâturée.

Les revenus consistent en la vente en direct de la viande d’agneau. Une partie des ventes se fait aussi par AMAP. Les animaux sont abattus à l'abattoir intercommunal du Faou. A terme, elle souhaiterait pouvoir le faire par elle-même. Il existe une formation à Aurillac dans la découpe fermière, sur 2 jours. Cela permettrait de réduire les coûts de production.

Elle souhaite diversifier la production par la production de laine, par exemple pour fournir les matelassiers. Pour l’instant il est nécessaire d’envoyer la laine jusqu’en Haute Loire pour le lavage. Mais dans la région, il existe une activité de tissage sur Ouessant qui reprend. Une association « La mère moutonne » vise également à promouvoir les débouchés et la filière des moutons Landes de Bretagne. Une opération de sélection au sein de la race est en cours.

A la mi-journée, les participants ont partagé un buffet de terroir fourni par un traiteur charcutier local, accompagné de boissons de producteurs marqués Valeurs Parc.
Les charcuteries, légumes, fromages de chèvre, tomme, cidre, jus de pomme et far breton ont un franc succès.

L'après-midi a été consacrée à la découverte du PARC ANIMALIER et de la FERME PEDAGOGIQUE DE MENEZ MEUR, de ses objectifs de conservation des races locales, guidés par le technicien animalier du Parc, Christian.

 

1400mm de pluviométrie en moyenne, à 300m d’altitude. Surface de 700ha dont 80ha de landes avec animaux, et 60ha d’herbes avec animaux. Ce sont des terres froides et pauvres. L’accueil du public a démarré en 2015.

 

LE PORC BLANC DE L’OUEST

Le Porc blanc de l’Ouest est issu des croisements de la race craonnaise (était présente en Mayenne mais éteinte depuis) et de race normande.

Les truies possèdent 12 tétines et les portées moyennes sont de 8 porcelets. Ces porcs rustiques ont une croissance lente. Il faut 14 mois minimum pour avoir un porc engraissé. Cette race n’est pas celle qui développe le plus de jambon. Elle donne une chair adaptée pour la charcuterie cuite.

Bien que de retour, cette race reste assez rare, les éleveurs bretons ayant privilégié d’autres sélections plus prolifiques. Il s’agit donc plutôt de diversifier les croisements, avec l'aide d'une technicienne de l'INRAE, et d’éviter la consanguinité plutôt que de faire une sélection, sauf pour éviter les tares.

 

LES 4 RACES DE VACHES BRETONNES SUR LE SITE :

-          Froment du Léon : donne du lait très jeune (100 éleveurs avec 500 têtes)

-          Armoricaine : essentiellement pour la viande, tendance à développer une chair persillée, issue du croisement de Froment ou de Pie rouge avec un mâle de race britannique Durham au 19ème siècle (80 éleveurs pour 600 à 700 bêtes)

-          Nantaise (100 éleveurs / 1000 individus)

-          Bretonne Pie noire : plutôt présente dans le Morbihan et le sud Finistère, aussi appelée « Morbihannaise » avec plus de 500 000 têtes dans les années 60, il n’en restait plus que 300 en 1976. Un plan de sauvegarde a permis de revenir à 3000 individus. Chaque vache produit  en moyenne 2500L de lait par an.

 

 

cheval de trait breton jument

LE CHEVAL DE TRAIT BRETON : nécessite 2 ha / jument (10 000 individus)

La robe privilégiée est Alezan, sinon aubère, noir, gris, pie.

 

LE MOUTON LANDES DE BRETAGNE :

Peu cornu. Menacé dans les années 80 avec seulement 10 têtes, il y a désormais 600 à 700 femelles.

Au XVIIIème siècle un croisement entre Flandrin et Landes a donné le mouton de Belle-île, plus grand, et aussi plus producteur de lait. Celui-ci n’a pas de corne.

 

LA CHEVRE DES FOSSES :

1500 chèvres environ. La moyenne de production est de 250 à 300L par lactation.

Au niveau sanitaire, des études sont en cours sur deux maladies insidieuses et qui peuvent faire des ravages dans les troupeaux : la brucellose (cette pathologie qui affecte la reproduction est extrêmement contagieuse, et peut se transmettre à l’Homme) et la chlamydiose (cette maladie due à une bactérie provoque un avortement à quelques semaines du terme des 5 mois de gestation).

 

Le Parc accueille également des canards, des oies, des faons et des Aurochs "reconstitués" (issus de croisement au milieu du XXème siècle pour reproduire une race ressemblant aux aurochs qui ont disparu en Pologne il y a près de 400 ans), entre autres...

Tous les participants ont apprécié ce moment instructif et convivial.
A noter que d'autre sorties nature seront organisées dans les prochains mois et années.

Pour en savoir un peu plus sur le Parc Naturel Régional d'Armorique

Fiche signalétique : créé en 1969 (2ème en France, 1er en Bretagne), regroupe 5 EPCI, 44 communes, 125 000 ha, 65 000 habitants, bureau de 17 élus, 40 agents techniques, 18% de forêts

3 OBJECTIFS = préserver la Biodiversité + vitalité du territoire + transmettre le patrimoine

Au départ du parc, les zones maritimes y étaient intégrées. Le Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI) s’est séparé du PNRA, avec gestion nationale et non régionale. Seules les îles, zones émergées du PNMI, sont encore intégrées au PNRA.

 

Historiquement, le parc s’est développé dans un objectif de développement agricole. Le début des actions étaient tournées vers la zone centrale plus sauvage du parc. Les landes étaient autrefois exploitées au XVIIIème siècle, avec la culture sur brûlis. Il s’agissait de s’appuyer sur le parc pour favoriser une politique foncière vers des terres agricoles.

Depuis une 15aine d’années, l’accent a été mis sur la gestion du bocage, des talus et des haies, avec le lien des trames vertes et bleues.  

Le projet Life (2021-2025) consiste à conserver ou restaurer les landes dites atlantiques, avec un milieu herbacée haligotrophe. Actions : déboiser des parcelles pour redevenir des landes, retour à une exploitation agricole, aménagements pour réduire l’impact touristique en milieu naturel sensible, réduire les impacts du changement climatique.

 

Le développement de 500km de chemins de randonnées a été réalisé par les équipes du parc, qui ont ensuite transféré la responsabilité de gestion aux communautés de communes.

 

Un des sites phares du Parc, est le Domaine de Menez meur. C’est un lieu central (dans la campagne de Hanvec) avec un accès facilité à plusieurs paysages caractéristiques, et une vue à 360° sur les monts d’arrées et la rade de Brest. Ici se concentre plusieurs activités majeures du parc :

-       ferme pédagogique

-       élevage conservatoire

-       espace test agricole (680ha) mis à disposition 1 à 3 ans pour les agriculteurs(trices) souhaitant tester leur modèle

-       zone d’accueil des groupes dont salle de repas (à l’abri)

-       zone de jeux pour les enfants

 

Projets de filières alimentaires locales, avec aussi un Projet Alimentaire de Territoire initié “Presqu’île de Crozon - Aulne maritime”.

 

Autres rôles du parc :

-       médiation culturelle

-       formation agro-environnementale

-       label national : marque “valeursparc” attribuable à différents produits/services ; aujourd’hui un seul produit alimentaire l’agneau.

 

En cours également et au coeur des réflexions en 2022, justement à travers les échanges avec les parties prenantes : la concertation autour de la charte du territoire du PNRA 2024-2039. Moment clé de soumission de projet avant enquête publique en 2023, pour le renouvellement du classement du parc en 2024.

 

Pour en savoir plus => visitez le site du PNRA




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